France 2003. Dans une cave d'une cité de banlieue parisienne, se trouve le bureau du détective privé Nadir Oualou, français d'origine algérienne. Une femme, Nicole Gérard, vient le solliciter. Elle souhaite que Nadir se rende en Algérie retrouver sa fille Mina. C'est lors d'un voyage en 1991 dans ce pays qu'elle a été contrainte par son mari algérien Saïd Benamou d'y laisser sa fille. Depuis, Nicole est restée sans nouvelles de Mina malgré tous ses efforts pour la retrouver. Connaissant à peine son pays d'origine, Nadir se fait aider par son cousin algérois Mohamed pour mener à bien son enquête. Celle-ci le conduit d'Alger puis Oran pour finir au village d'Aït Feniane en Kabylie. Il ignore encore que les redoutables frères Batata le suivent de près. Eux aussi en ont après Saïd Benhamou. En effet, enrôlé par leur section du FIS quelques années plus tôt, il aurait disparu en emportant le magot durement accumulé tout au long des années de terreur qu'ils firent régner dans le Bled. Et ces millions disparus, ils ont bien l'intention de les récupérer.
Si le propos reste grave, il est résolument traité avec humour. Comique de situation, parodies de personnages (Mo Batata est ainsi un digne descendant de Jo Dalton...), métissage lexical, le parti pris à la fois naïf et cruellement réaliste du récit transporte le lecteur dans une dimension salutaire : celle de l'auto-dérision. Et s'agissant de l'Algérie, qui mieux que deux auteurs algériens pouvaient relever ce défi ?