Anaïs B, DJ à l’international

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En cinq ans, le parcours de DJ Anaïs B est fulgurant : ses sets ont fait le tour de grandes scènes parisiennes et internationales. En Europe, aux États-Unis mais aussi au Sénégal, en République démocratique du Congo, dans les Caraïbes. Dernièrement, elle a performé sur les scènes du festival Afropunk à Paris et à Brooklyn. Afriscope l’a rencontré.

Anaïs B développe sa passion pour la musique sur le « tard ». Ce sont des rencontres décisives qui la confirment dans le milieu et lui permettent de creuser son sillon. Son goût pour les voyages l’a vouée pour un temps à évoluer dans l’aéroportuaire (hôtesse de l’air, agente d’escale entre Paris et Londres). Durant ces années, elle rencontre un tourneur qui lui propose d’être son assistante. Pendant trois ans, ils travaillent ensemble à booker des artistes américain. e.s renommé.e.s (chanteur.euse.s, danseur.euse.s, DJs, musicien.ne.s, etc) en Afrique, en Europe et au Moyen- Orient. Sa rencontre avec DJ Rashida, qu’elle devait booker, est déterminante. Ce qui lui a plu en cette artiste lui permet de se projeter : une DJ qui a su garder son « côté femme » avec un univers artistique percutant. Elle s’installe alors à New York quelques mois pour apprendre la technique avec des amis DJs. À son retour à Paris, elle plaque tout pour se consacrer à la musique. Cette prise de risque lui a donné « la dalle » dit-elle. Il fallait qu’elle réussisse. Elle fait son premier show au Queen, club parisien réputé. Selon elle, ce qui plaît dans son univers, c’est la touche féminine qu’elle apporte dans le milieu du DJing plutôt masculin dans lequel elle s’est imposée – à l’image de ses inspirations que sont Eartha Kitt ou Grace Jones. C’est également, pense-t-elle, son sens du partage. Être DJ nécessite d’avoir des qualités d’observation et d’analyse de la foule afin de s’adapter à ce qu’elle dégage, tout en gardant sa touche personnelle, pour une communion musicale.

« Music is what feelings sound like »

Née à Paris, d’un père guadeloupéen et d’une mère d’origine sénégalaise et allemande, Anaïs B se dit « citoyenne du monde » tout en étant fière de ses héritages afros. Sa musique est teintée d’électro, de deep house, de future sounds et de hip-hop en passant par l’afrobeat, la trap ou le n’dombolo. Elle séduit la scène de la culture urbaine francilienne. Elle mixe, notamment, au Quai 54, un tournoi de street basketball mondial et dans l’émission Talent Street diffusée sur France Ô où elle rencontre son compagnon DJ Moody Mike (Caribbean Dandee avec Joey Starr et Nathy Boss). Ensemble, ils forment le duo Bonnie N Clyde Paris qui dernièrement s’est produit au Dream Summer Festival à Cotonou (Bénin). Leur devise ? « On braque les clubs pour répandre de l’amour à travers notre musique ». Avec son projet LOA (Law of Attraction), lancé cette année, Anaïs B explore de nouveau la création collective avec DJ Mara (suissesse) et DJ Tysha Cee (française d’origine congolaise). Leur but ? Créer des soirées d’innovations sonores mêlant future beats, hip-hop, grime, house, ethnic music… Selon Anaïs B, il manque encore à Paris contrairement à Londres, Amsterdam ou New York, des scènes d’émergences musicales alternatives et urbaines. « Du coup, il y a tout à faire. Il y a le public », dit-elle. Curieuse et passionnée, Anaïs B passe son temps sur SoundCloud pour trouver des perles rares qu’elle incorpore dans ses mix. Touchant à la production et à la composition, elle travaille également dans le milieu de la mode : elle propose à des stylistes, pour leurs défilés, des productions inspirées de leur univers. Ses projets dans un futur plus ou moins lointain sont la sortie d’un album et la création d’un festival. « Tout est possible dans la vie ». L’état d’esprit d’Anaïs B résolument optimiste s’accompagne d’une rigueur dans son travail afin de livrer le meilleur d’elle-même. Bien entourée, elle essaye d’avoir une vie saine pour en profiter au mieux, lit des livres sur le développement personnel et les spiritualités. C’est la base : donner de l’amour aux autres commence par soi.

5 dates-clés
2013 : premier set au club Queen. Suivront les scènes Tity Twister, VIP Room, Wanderlust. Paris. Début 2015 : Talent Street sur France Ô.
21 juin 2016 : 1re date de concert pour « Bonnie N Clyde Paris » à l’Olympia .
Mai 2017 : Mike Tyson Gala à Dubaï.
Aout 2017 : Summer Dream Festival à Cotonou (Bénin), Festival Afropunk Brooklyn (États-Unis).

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