Cameroun cou coupé : Spectacle des Vérandas, troupe artistique de la Ronde des Poètes qui met en procès le nom Cameroun, rio dos camaroes, crevettes, hérité des Portugais.

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Cameroun cou coupé est un spectacle de la troupe artistique de la Ronde des Poètes; quelques jeunes gens : Martial Zoua, Samuel Njehoya, Germain Djel, Solange Eoné, Sylvain Yimga, Major Assé, Mireille Adéboné…qui ramassent tam-tams, castagnettes, flûtes, tambours et les mêlent à des mots puissants et aux mille jeux de leurs corps qui remplissent tous les vides de sons, de rythmes et de vibration. Quelques jeunes étudiants, élèves et professionnels de la scène qui ont fait parler de leur pays en France en avril 2004 à travers Une saison des mots, l’une de leur création qui milite pour un seul monde différent, un seul Homme multiple.
Cameroun cou coupé est un feu allumé. Pas de blagues à faire ni de sourire à esquisser ; mais une histoire tragique à remonter, des pulsions à lâcher, des audaces à larguer, des hideurs portées à haute ébullition à côté de quelques sublimités bien maigres. Mais au fond toujours ce substrat culturel qui fait la beauté, la diversité et finalement l’unité de notre terre ouverte aux quatre vents en leur vitesse la plus folle.
La colère qui nous ronge est terrible. Elle vient du Nord lointain avec toute la souillure des politiques avilissantes des nordistes qui s’étalent sur nos jours depuis la découverte de l’Afrique jusqu’aux multiples tentatives de son anéantissement. Ce qui convient aujourd’hui d’appeler attentats terroristes : l’esclavage et la colonisation ! Que de morts ! Que de pleurs ! Et depuis, cette situation dure. Notre colère ne peut plus se contenir. Il faut chasser d’ici, toutes ces murailles expansionnistes que nous louons aveuglement. Il faut éclaircir notre demain comme la splendeur matinale brise les lourds nuages de la nuit pour s’épanouir. La Ronde des Poètes, « la bande bourrée de feu / De ceux qui ont choisi l’entre/ Pour être coupables de ce qu’ils écrivent / Pour crever d’écrire », à travers sa troupe artistique : Les Vérandas, ouvre un débat sur le patronyme que porte notre cher pays. Il est connu de tous que Cameroun dérive du portugais « rio dos camaroes ». Nous savons que nous sommes tous des crevettes selon cette mesquinerie portugaise. Et cela semble n’apitoyer personne ! Dites-nous à quoi peut servir une crevette sinon qu’à bourrer un estomac. A quoi peut servir une crevette, dites-le-nous.
Notre pays n’est pas la propriété d’un bordel européen, ce diable qui cacha sous la soutane, l’arme du mensonge que son dieu lui conseilla. Nous le crûmes parti au soir des indépendances, mais le voici qui pille, qui pille, qui pille…avec la complicité de nos frères.
Aujourd’hui, le désastre a fait de nous ses vitrines par milliers. Nous sommes la terre de toutes les dégringolades. Nous sommes la somme de tous les décombres d’antan, de toutes les soûleries. Cameroun ne signifie rien d’autre qu’un réseau de trouble social, de privations, d’interminables trahisons, une progression vers la régression, un flux vers le reflux « C’est un mensonge portugais / C’est une Brume épaisse qui ferme la vue à l’éclat de l’horizon. ».Un serpent de l’impérialisme qui cadence la chorégraphie du néocolonialisme rampant qui est entretenu par nos frères raturés et falsifiés à l’école de l’égoïsme. Pour preuve, notre gouvernement s’appelle désormais la mangeoire nationale. Et tous ceux qui l’ont côtoyé ou le côtoient encore, sont riches comme Crésus au détriment du pauvre peuple, pauvre comme une souris d’église.
Cameroun cou coupé c’est toutes ces puanteurs qui coulent de « ce nom que n’a crée aucune de nos langues nationales », « ce nom étrange qui échoue à féconder nos âmes conquérantes de peuls/ Et nos âmes sémillantes de pygmées » ce nom qui a jeté sur nous, l’anathème de ses sèmes. Il faut trouver un nom nouveau à cette « terre-amour » pour que changent les choses. Beaucoup l’on fait : le Ghana (ancienne Gold Coast), le Burkina faso (ancienne Haute Volta)…
Cameroun cou coupé est un spectacle écrit par les poètes camerounais Jean-Claude Awono et John Shady Eoné ; et au sortir duquel le Cameroun s’appelle Nomtema du nom véritable de tous les rois de la forêt.

Colloque
Dans le cadre de la commémoration du bicentenaire (1804-2004) de l’indépendance de Haïti, première république, la Commission nationale de l’Unesco pour le Cameroun et le professeur André Ntonfo de l’Université de Yaoundé I organisent un colloque international à Yaoundé qui aura lieu du 19 au 22 avril 2005 sur le thème : la première république noire, regard de l’Afrique contemporaine.
///Article N° : 3977

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