Événements

Discussion avec le photographe Emeka Okereke et le danseur Qudus Onikeku autour des méthodes d’exposition de l’art en Afrique
Dans le cadre du séminaire « les manifestations de l’art en Afrique : du gigantisme international au coin de la rue »organisé par Cédric Vincent et Eloi Fiquet sous la direction de l’Ecole des Hautes Etudes en Sociales (EHESS).

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De retour de leur séjour dans six pays d’Afrique (Nigéria, Egypte, Afrique du Sud, Mozambique, Kenya et Cameroun), Qudus et Emeka interrogent les relations qu’entretiennent l’art contemporain et l’espace public. Leur projet Do we need Cola-Cola to danse aborde la question de l’exposition de l’art en Afrique comme un des fondamentaux de sa réception auprès du public local et de sa participation au débat social. « Qudus et moi appartenons à une génération d’artistes africains qui s’interroge sur la réception de l’art par les africains eux-mêmes. Beaucoup d’artistes sur le continent se plaignent de leur manque de reconnaissance voire d’invisibilité. Pour beaucoup, l’Occident est la seule interface de valorisation de leurs travaux. Mais l’effet miroir n’a qu’un temps. Assimiler et copier les modèles européano-américains sont des alternatives viables à très court terme qui ne peuvent pas réellement influer sur le contexte de réception de l’art en Afrique. Déduction faite, c’est tout le système de présentation et d’analyse de l’art contemporain qui doit être transformé. Côté public, les uns et les autres voient l’art comme un organe satellitaire qui appartiendrait à une autre sphère d’activité que la leur. Avec ce projet, nous posions d’entrée de jeu les questions sous un autre angle. Il ne s’agissait plus de savoir si les publics en Afrique comprennent ce que font les artistes mais de savoir si la manière de traiter l’art contemporain en Afrique permet aujourd’hui de s’adresser au public ? »
(Interview d’Emeka Okereke, propos recueillis par Jessica Oublié le 7 Janvier 2008 pour la revue Africultures)
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