Originaire du Sud Algérien, Daiffa est l'une des rares dessinatrices, connue, non seulement en Algérie mais également au Maghreb et dans le monde arabe. Elle grandit dans un milieu conservateur où la seule voie conférée aux femmes est un statut de mère et de femme au foyer. Elle s'investit pourtant dés son plus jeune âge, dans le dessin, mais cette occupation n'étant pas du goût de son entourage, elle doit abandonner ses ambitions artistiques pour se plier au sort réservé aux filles que l'on prépare à devenir des mères au foyer soumises à leur futur époux. Elle continue cependant à dessiner en cachette et elle réussit à passer plusieurs examens en dépit de ces interdictions familiales, ce qui lui permettra, quelques années plus tard, de devenir enseignante tout en travaillant parallèlement dans différents journaux, comme rédactrice mais aussi comme dessinatrice de presse.. Après avoir réalisé un " Agenda illustré ", en 1991 pour les Ed. Lamalife, elle a publié en 1994 un album, " L'Algérie des femmes ", femmes sous lois musulmanes, et en 1997 " Vive la démocratie ", un album collectif avec Slim, Gyps, Elho et Fathy, édité par Algérie Solidarité Thionville.
Style et thèmes :
A travers ses dessins, Daïffa traite des problèmes sociaux, tels que le mariage forcé, la pauvreté, la démographie, l'environnement, les rapports Nord-Sud??Elle dénonce avec humour et ironie, des situations tragi-comiques, parfois injustes, et n'hésite pas à mettre le doigt sur l'absurdité de certains comportements archaïques. L'un des thèmes récurrents abordés par Daïffa est celui de la condition de la femme. Ses dessins ont été exposés en mars 2004 au centre culturel" La Clef ", à Paris où elle s'est exilée afin de pouvoir exercer librement sa profession.
Alain Brezault
Albums publiés :
" Agenda illustré ", Ed. Lamalife, 1991
" L'Algérie des femmes ", 1994
" Vive la démocratie ", 1997
Magazines :
Nombreux dessins dans la presse algérienne d'opposition