Né à Mbanza-Ngungu, en République Démocratique du Congo, Serge Diantantu fréquente l'école primaire Saint-Pierre de Kinshasa. Pour sa formation secondaire, après un bref passage à l'internat de Kibemtele, il s'oriente vers la formation technique et professionnelle, à Ngombe-Matadi où il obtient un brevet d'aptitude professionnelle en menuiserie et ébénisterie. Il s'inscrit ensuite à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa où il réussit son Diplôme d'État, ou "Bac", en arts plastiques.
Serge arrive en France en 1981 avec l'intention de continuer ses études universitaires. Mais, très vite, il se voit obligé d'abandonner sa filière d'hygiène et sécurité du travail, au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris, pour embrasser une carrière de décorateur pour la télévision et le cinéma, à la Société Française de Production (SFP).
Bouleversé par les ravages du sida dans le monde, Serge Diantantu met alors son talent au service de la prévention contre ce fléau. Il crée ainsi son premier album de BD, "Attention Sida", pour sensibiliser l'opinion sur les risques de cette épidémie et l'utilité d'adopter un comportement préventif pour éviter de tomber dans ses pièges assassins.
L'estime suscitée par le succès de cet album encourage l'auteur à poursuivre dans la voie de la BD pour raconter la vraie histoire africaine, souvent mal connue, avec la sensibilité et le regard que seul un natif d'Afrique peut exprimer. Son style, le mindélô, donne à son dessin toute son authenticité. Avec sa plume, Serge Diantantu retrace actuellement la vie de celui qui fut le plus ancien prisonnier d'opinion africain, Simon Kimbangu, dont la vie reflète le caractère de la colonisation au Congo belge et en Afrique subsaharienne en général.
Il décide de consacrer son talent de dessinateur à la prévention du sida qui fait des ravages en Afrique. Il réaélise alors on premier album, "Les aventures de Mara : Attention sida" dont le succès l'incite à s'orienter définitivement vers la production de BD à vocation pédagogique et historique pour raconter l'histoire de l'Afrique.
Il lance alors en 1997 et 1998, un journal de BD, "La cloche" qui ne durera que trois numéros. Ayant créé sa propre maison d'édition, "Mandala Africa BD Edition", ien association avec Robert Wazi, il publiera "Les aventures de la petite Djily ", puis, il se entreprend avec succès la réalisation de "L'amour sous les palmiers ", publié en 2006, une BD sur les méfaits du sida, puis ses 2 albums sur "Simon Kimbangu" qui fut, à l'époque de la colonisation belge, le plus ancien prisonnier d'opinion au Congo. Ces albums lui vaudront la reconnaissance d'un vaste public de lecteurs africains. Voir également son album
Parallèlement, il se passionne pour la photo et la réalisation cinématographique et audiovisuelle. Il prépare actuellement le story-board de son dernier scénario afin de réaliser son premier long métrage.
Style et thèmes :
Dans un style volontairement dépouillé, "le mindélô", très coloré et tout en rondeurs, il crée ainsi un grand nombre de planches, d'albums et d'affiches qui rendent compte de ce que vécurent les Africains durant plusieurs siècles, depuis l'esclavage jusqu'aux révoltes contre la colonisation. Ses ouvrages lui valent à travers le monde une réputation méritée de vulgarisateur historique pointilleux et de dessinateur de grand talent qui n'hésite pas à donner de sa personne en renforçant l'impact de ses ouvrages par des expositions destinées aux enfants et au grand public. A cet égard, ses illustrations sur la "Mémoire de l'esclavage", qui ont fait l'objet d'une exposition à La Rochelle, sont exemplaires, tout comme celles de son album sur les grandes figures féminines africaines, "Femme noire, je te salue". Il a également réalisé un "Hommage à l'immortel Aimé Césaire".
Alain Brezault
Il a succombé mercredi 1er juin 2022 à une longue maladie.
Albums publiés :
"Les aventures de Mara : Attention sida"
"Les aventures de la petite Djily"
"L'amour sous les palmiers "
"Simon Kimbangu" T1 et 2
Magazines :
"La cloche"